Mobilisation du 17 mai : entre solidarité et lucidité
- naoualhamzaouinh
- 19 mai
- 2 min de lecture
Je n’ai pas participé à la mobilisation du 17 mai. Comme beaucoup, je ne me retrouve pas dans les revendications telles qu’elles ont été présentées, ni dans la manière dont ce manifeste a été communiqué.
Il ne s’agit pas d’un refus de solidarité. Bien au contraire. Il s’agit d’un appel à l’exigence. À l’exigence de sérieux, de clarté, de respect des combats menés par les différentes composantes du monde cynégétique.
Car nous ne sommes pas "la" chasse. Nous sommes "les" chasses. Et derrière chaque mode de chasse, il y a des passionnés, des associations spécialisées, des traditions ancrées dans les territoires. Où est leur voix dans ce manifeste ? Quelle place ont-elles eu dans son élaboration ?
Les 11 revendications qui nous sont proposées donnent le sentiment d’avoir été rédigées "entre le fromage et le digestif", sans concertation, sans rigueur, sans stratégie. Cela m’a profondément heurtée.
Et pourtant…
Et pourtant, je comprends l’appel de Willy Schraen.
Oui, nous subissons depuis plusieurs années des attaques répétées.
Oui, une partie de nos traditions, de nos droits, de nos pratiques sont aujourd’hui menacés par l’idéologie, à Paris comme à Bruxelles.
Certains croient, à tort, que je suis opposée à Willy Schraen. Ils se trompent !
J’ai toujours eu beaucoup d’admiration et de respect pour l’homme, pour son engagement, pour son courage.
Mais comme je l’ai toujours dit : la défense de nos chasses ne peut pas être l’affaire d’un seul homme.
Mon indépendance est ma liberté ! la liberté de dire ce que je pense avec honnêteté et sincérité, la liberté d’être critique, sans jamais renier notre camp.
Alors que faire ? Se taire ou soutenir malgré tout ?
Je choisis d’exprimer un soutien critique.
Parce que la chasse mérite mieux qu’un manifeste mal ficelé, mais elle mérite surtout de ne pas être abandonnée en rase campagne.
Je veux croire en un monde cynégétique capable de parler d’une seule voix sans faire taire la diversité qui le compose.
Un monde où les fédérations ne seront pas seules à porter les revendications, mais où les chasseresses, les jeunes permis, les veneurs, les piégeurs, les sauvaginiers, les chasseurs de plaine, de montagne, de gibier d’eau ou de migrateurs auront leur mot à dire.
Alors, je ne poserai pas en photo avec un manifeste qui ne me ressemble pas.

Mais je continuerai, avec rigueur et détermination, à défendre nos valeurs et nos modes de vie, sur le terrain, dans les institutions, et face aux attaques idéologiques.
C’est aussi cela, le jeu collectif.
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