Interdire sans proposer, c’est abandonner les agriculteurs
- naoualhamzaouinh
- 19 juil.
- 3 min de lecture

Alors que le groupe Ecologiste fait circuler une pétition contre la loi Duplomb, j’ai voulu lui poser deux questions simples, que tout agriculteur en France est en droit de poser aujourd’hui :
Quelles alternatives concrètes proposez-vous à la loi Duplomb pour permettre aux agriculteurs de continuer à produire dans un cadre viable économiquement, sans être sacrifiés sur l’autel de normes inadaptées ou de la concurrence déloyale ? Une pétition contre une loi est un point de départ, mais elle doit s'accompagner d'un projet clair, réaliste et chiffré.
Acceptez-vous que soient importés et consommés en France des produits agricoles qui ne respectent pas nos propres standards sanitaires, environnementaux et sociaux ? Cette question est cruciale pour garantir une concurrence loyale et protéger la souveraineté alimentaire.
Sa réponse :
« Nous avons fait de nombreuses propositions… Reprenez-les sur notre site… »
❌ C’est justement ce qui ne va pas. Quand on défend les agriculteurs, on ne se contente pas de pétitions ou de grandes formules. On propose. On s’engage. On assume.
Des interdictions en cascade, sans solutions concrètes
La loi Duplomb c'est une défense légitime de notre agriculture
La loi Duplomb ne tombe pas du ciel. Elle répond à une réalité : notre agriculture est en danger, concurrencée par des produits importés qui ne respectent ni nos normes, ni nos valeurs. Elle vise à restaurer une forme de justice commerciale et à protéger les agriculteurs qui, en France, produisent mieux, avec plus d’exigences, de transparence et de contraintes.
Ce que certains appellent des « interdictions », ce sont en réalité des garde-fous pour éviter le dumping social, sanitaire et environnemental. Refuser cette loi sans rien proposer en échange, c’est accepter que nos exploitations disparaissent, les unes après les autres.
Très bien. Mais comment faire autrement sans dégrader les rendements ? Qui prend en charge le coût du changement ? Qui protège le revenu de celles et ceux qui nourrissent la nation ?
Aujourd’hui, les décisions se prennent loin des champs, souvent sous la pression idéologique, et sans mesurer les conséquences sur la réalité du terrain.
Une hypocrisie insupportable : nos normes ne s’appliquent pas aux importations !
Si l’on veut interdire certaines pratiques ici, alors soyons cohérents : refusons les importations de produits qui ne respectent pas ces mêmes normes. Ce n’est pas du protectionnisme, c’est du bon sens et de la justice commerciale.
Sinon, c’est très simple : on condamne l’agriculture française et on favorise la production étrangère. Est-ce cela, le projet politique ?
Il faut sortir de la politique du « Non »
Trop souvent, on entend :
Non à la loi X
Non au projet Y
Non aux outils agricoles
Non aux éleveurs, non aux chasseurs, non aux réalités rurales !!!
Mais que propose-t-on à la place ?
Une agriculture fantasmée, hors-sol, hors du temps ?
Les agriculteurs n’ont pas besoin de discours : ils ont besoin de solutions.
Et si nous voulons réussir la transition écologique, ce sera avec eux, pas contre eux.
Quand le mépris devient assumé
Sandrine Rousseau déclarait, je cite :
« J’en ai rien à péter du revenu des agriculteurs. »
Voilà où nous en sommes. Le masque tombe. On ne cherche même plus à cacher un mépris profond pour celles et ceux qui nourrissent la France, entretiennent ses paysages, gèrent ses forêts, ses haies, ses campagnes.
Ce n’est pas un simple dérapage. C’est l’expression d’une vision radicale, qui oppose systématiquement écologie et agriculture, ville et campagne, principe et pragmatisme.
Mais l’écologie ne peut pas être un dogme qui écrase l’humain. Elle doit être une alliance entre le vivant et ceux qui y consacrent leur vie.
Terragora s’engage
À travers mon cabinet, Terragora, je continuerai à défendre une ruralité vivante, une agriculture enracinée, et des politiques publiques qui respectent celles et ceux qui travaillent la terre.
Je suis ouverte au débat. Mais un débat honnête, où les interdictions ne tiennent pas lieu de stratégie, et où la défense de nos standards rime avec la protection de notre souveraineté.
À ceux qui veulent défendre les agriculteurs, je dis : faites-le avec courage, pas avec des slogans.
Naoual Hamzaoui





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